Suggestions de lecture

Kukum : se connaître pour mieux se comprendre

photo Miriam Castro

Par Miriam Castro

Suggestions de lecture

10 novembre 2021

Kukum est un roman à lire ! Le titre veut dire «grand-mère» en langue innue. Le livre raconte l’histoire d’une femme, forte et éprise de liberté, qui se déroule sur un siècle. C’est aussi l’histoire d’amour entre deux personnes et la rencontre de deux cultures : Almanda, une orpheline québécoise, et Thomas, un jeune homme innu.

 

À quinze ans, Almanda décide de partir vivre avec son amoureux dans la forêt, où elle apprendra la langue, adoptera avec enthousiasme le mode de vie nomade du clan, la chasse et la survie, et découvrira la spiritualité et les valeurs ancestrales des Autochtones.

 

J’arrivais d’un monde où l’on estimait que l’humain, créé à l’image de Dieu, trônait au sommet de la pyramide de la vie. La nature offerte en cadeau devait être domptée. Et voilà que je me retrouvais dans un nouvel ordre des choses, où tous les êtres vivants étaient égaux et où l’homme n’était supérieur à aucun autre.

Almanda

 

Dans Kukum, Michel Jean, chef d’antenne, animateur, reporter et écrivain, raconte l’histoire de son arrière-grand-mère Almanda et de sa famille. Son ton intimiste nous permet de plonger au cœur de la forêt québécoise, sur les rives du Pekuakami (lac Saint-Jean) et à l’intérieur d’une tente qui sent l’épinette.

 

Sédentarisation et assimilation forcées

 

En même temps, on vit avec les personnages le drame de l’assimilation et la sédentarisation forcée des Autochtones au Canada, lorsqu’Almanda et sa famille sont confrontés à la perte de leurs terres et de leur liberté, et subissent l’enfermement dans les réserves.

Par la voix d’Almanda, l’auteur raconte comment la communauté autochtone a vécu ce changement : «Coupés du territoire, nous avons dû apprendre à vivre autrement. Passer directement d’une vie de mouvement à une existence sédentaire. Nous n’avons pas su comment faire et, encore aujourd’hui, on ne sait pas toujours. L’ennui s’est infiltré et a distillé son amertume dans les âmes.»

Pourtant, le pire reste à venir. Après leurs terres, on leur prend la seule chose qui leur reste : leurs enfants. L’auteur aborde cet épisode sombre de l’histoire du pays lorsque le gouvernement canadien, a pris de mesures pour régler le «problème indien». Ainsi, l’éducation dans des pensionnats gérés par des Églises et des organismes religieux apparaît alors comme la solution privilégiée pour faire des «sauvages» des hommes «modernes, civilisés et chrétiens».

Cependant, en franchissant le seuil du pensionnat, les enfants doivent se départir de leurs croyances, de leur langue, de leurs habitudes et de leurs traditions, afin de se fondre dans la culture dominante des Blancs. On estime qu’au moins 150 000 enfants autochtones et métis ont fréquenté ces établissements…

Kukum est un roman qui touche le cœur et nous sensibilise à une meilleure connaissance du passé des Autochtones dont les histoires sont peu écrites. Puisque lorsqu’on connaît l’histoire de l’autre, on peut mieux le comprendre et avancer ensemble.

 

À PROPOS DE MIRIAM CASTRO

Passionnée des voyages et des nouvelles cultures, Miriam décide de s’établir au Québec et obtient une maîtrise en communication à l’UQAM, tout en travaillant comme directrice de la Fondation Père-Ménard. Lorsqu’elle n’est pas en train de courir pour faire sa méditation en mouvement, elle lit, regarde des séries ou partage un bon repas avec les gens qu’elle aime.

 

Les opinions exprimées dans les textes sont celles des auteurs. Elles ne prétendent pas refléter les opinions de la Fondation Père-Ménard. Tous les textes publiés sont protégés par le droit d’auteur.

 

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